Visite d’aptitude à la pratique sportive chez l’enfant
Comme pour l’adulte, un des premiers objectifs est d’identifier les sujets inaptes. En sachant qu’il doit s’agir de réelles contre-indications et non de contre-indications abusives, encore fréquemment rencontrées.
La visite d’aptitude a également pour but d’évaluer la maturité physiologique. Il existe à cet effet des tables de références et des éléments bien codifiés. Ce sont la courbe de croissance établie à partir d’études longitudinales sur un échantillon de population enfantine) pour la taille et le poids, l’âge osseux (critère fiable se basant sur l’étude des points d’ossification), la mesure de la masse musculaire.
Le praticien s’attachera à considérer l’ensemble des activités physiques de l’enfant, incluant notamment les activités scolaires.
Il apparaît important de considérer une activité physique à l’enfant (et à cet égard l’attitude des enseignants et des parents s’est considérablement modifié ces dernières années), en tenant compte non seulement du point de vue physique mais également du point de vue psychologique. À noter que la préférence de l’enfant pour un sport individuel plutôt que collectif ne doit pas être contrariée : elle ne constitue en aucun cas un frein à la socialisation.
Le cas particulier du surclassement
Il ne pose pas de problème particulier pour un enfant, sauf si sa masse musculaire, son poids ou sa croissance mettent directement en jeu sa vulnérabilité. Ainsi, si le surclassement d’un enfant pratiquant le tennis est a priori sans aucun risque (pas de contact physique), il n’en sera bien entendu pas de même pour un enfant rugbyman.
Contre-indications abusives
Souvent systolique, entre le deuxième et le quatrième espace inter-costal gauche, à l’intensité changeant selon la position. Une consultation spécialisée est nécessaire, mais si l’inorganicité est prouvée, il ne contre-indique en aucun cas la pratique sportive.
Sauf pour l’asthme grave, un enfant asthmatique peut pratiquer un sport. Toutefois, il ne faut pas négliger la possibilité de crises induites par l’effort (air froid et sec). Les sports collectifs ou la course seront donc évités. Par contre, la natation, le cyclisme et la marche seront conseillés.
Dans tous les cas, une mesure préalable de la tolérance à l’exercice est nécessaire (bicyclette ergonomique + peak flow).
Avec un traitement bien équilibré, l’enfant épileptique peut pratiquer une activité sportive. L’apport sur le plan psychologique d’une activité physique peut valoriser l’enfant. Toutefois, la natation ne pourra s’effectuer que sous une surveillance stricte et les sports de montagne sont déconseillés (effet délétère de l’hypoxie).
Le sport est au contraire conseillé pour retrouver un développement musculaire satisfaisant.
S’il est nécessaire de tenir compte du retard dans l’évaluation des performances, il ne constitue pas une contre-indication à l’activité sportive.
Répercussions défavorables sur la santé de l’enfant
Appareil locomoteur :
Les répercussions traumatologiques de la pratique sportive sont plus fréquentes que chez l’adulte.
Intervenant sur des structures en croissance, la pratique sportive peut compliquer l’évolution : les cartilages de conjugaison et les épiphyses des os longs sont particulièrement vulnérables.
Les fractures sont souvent des fractures incomplètes, d’évolution en général simple et rapide.
Trois pathologies sont spécifiques de l’enfant : d’une part la fragmentation d’un cartilage de conjugaison qui peut aboutir à la formation d’os nécrotique calcifié ; d’autre part, l’écrasement ou enfoncement de ce même cartilage, paucisymptomatique, qui peut évoluer vers un trouble définitif de la croissance ; et enfin le décollement épiphysaire.
Ce dernier traumatisme se situe préférentiellement sur des os longs et est relativement fréquent (10% des traumatismes) ; il doit toujours rester présent à l’esprit du praticien car il engage la croissance osseuse.
Pour ces raisons, certaines activités sportives sont à modérer chez l’enfant de moins de treize ans : course de haie, triple saut, lancer.
La maladie d’Osgood-Schlatter
C’est la plus fréquente des ostéochondroses de croissance. Elle est due à un malmenage permanent de la tubérosité tibiale sous l’effet des contractions répétées du quatriceps.
L’atteinte est souvent bilatérale.
La maladie d’Osgood-Schlatter touche particulièrement le garçon sportif de 12-14 ans.
Le traitement est simple est simple et consiste à mettre au repos le genou quelques semaines (un traitement chirurgical est exceptionnel).