Entorse des doigts longs

L’anatomie

L’interphalangienne proximale des doigts (IPP) est une articulation trochléenne qui possède un seul degré de liberté (flexion-extension). L’amplitude de la flexion dépasse 90° et croît du deuxième au cinquième doigt pour atteindre 135° au niveau de l’auriculaire. L’extension en actif est nulle.

  • Le ligament latéral est formé de 2 faisceaux:

le principal, épais, entre la face latérale de la tête de P1 jusqu’à la face latérale de la base de P2. Il est tendu en flexion et en extension ;

le ligament accessoire, relâché en flexion, est fin et se termine sur la plaque palmaire (fibrocartilage amarré par les check reins, puissants ligaments qui empêchent l’hyperextension).

  • Muscles et tendons, en se contractant, améliorent l’emboîtement articulaire.

Entorse des doigts longs : Le mécanisme et la clinique

  • L’entorse de l’IPP est très fréquente en pathologie sportive.
  • L’interrogatoire permet de préciser le mécanisme: écrasement, hyperextension, hyperflexion, compression axiale, mouvement latéral. Ce qui oriente vers les lésions anatomiques.
  • L’examen clinique est prudent et comparatif. Le doigt est limité en extension et en flexion en actif par le gonflement et la douleur.
  • L’ecchymose est inconstante.
  • Le bilan radiographique est systématique et doit comporter un cliché de face, de profil et de trois quarts à la recherche d’un arrachement de la zone d’insertion du ligament latéral, d’une fracture. Les clichés en position forcée n’ont aucun intérêt.
  • Si le bilan radiographique est négatif, il est important de rechercher une instabilité articulaire:

– au cours de la mobilisation active, elle est le témoin d’une entorse grave ;

– en extension, elle témoigne d’une lésion du ligament latéral et de la plaque palmaire ;

– au-delà de 70° de flexion, elle signe une rupture du ligament latéral ;

– entre 10 et 70° de flexion, l’interprétation doit être prudente.

Entorse des doigts longs : Le traitement 

  • Hors dans le cas de l’entorse grave, qui doit toujours être opérée, il n’existe pas d’attitude consensuelle, mais il faut à tout prix éviter l’enraidissement de l’articulation.
  • L’entorse bénigne sans instabilité est traitée par syndactylisation avec le doigt voisin pendant 15 jours.
  • L’entorse moyenne avec rupture ligamentaire mais sans instabilité en mobilisation active :

– peut être traitée par la mise en place d’une attelle proche de l’extension, pour une durée de 15 jours, suivie d’une syndactylisation, pendant 3 semaines ;

– l’autorééducation est conseillée et la syndactylie est conservée jusqu’à récupération complète de la mobilité ;

des séances de rééducation sont uniquement prescrites dans le cas d’une évolution traînante avec séquelles douloureuses et raideur.

  • La reprise du sport se fait après récupération complète des amplitudes articulaires, avec une protection pendant les premières semaines.