Le torticolis

Il survient selon 3 mécanismes :

  • lors d’un faux mouvement entraînant un dérangement inter-vertébral mineur puis une contracture musculaire secondaire qui augmente et domine la scène clinique ( trapèze, sterno-cléido-mastoïdien), ce qui implique une attitude antalgique en flexion inclinaison rotation.
  • lors d’exposition prolongée au froid : conduite en voiture fenêtre ouverte, courant d’air. Le facteur musculaire ( contracture) est primaire avec retentissement vertébral secondaire.
  • parfois le mécanisme est mixte : mauvaise position maintenue longtemps : coiffeur, nuit.

Le plus souvent il s’agit d’une jeune femme ( cou plus long que l’homme, musculature moins développée) qui présente une attitude antalgique en flexion inclinaison rotation due à la contracture du trapèze et du sterno-cléido-mastoïdien.

Celle-ci peut être moyenne ou majeure empêchant tout mouvement et toute mobilisation.

On distingue deux tableaux cliniques :

  • la cervicalgie subaiguë : l’examen est possible.

Il faut rechercher les sens libres dans les degrés de liberté. Il existe une douleur à la palpation des épineuses ( le plus souvent C5-C6) et une douleur à la palpation musculaire

  • la cervicalgie suraiguë : l’examen est ici impossible avec une contracture majeure qui empêche toute mobilisation. La douleur est diffuse.

Le programme thérapeutique est :

  • en cas de torticolis subaigu :

            ¾ AINS, myorelaxants, pommade décontracturante

            ¾ Après radiographie : manipulations (sens libres, règle de la non-douleur)

            ¾ Mise en place d’un collier cervical souple

            ¾ Rééducation et sevrage progressif du collier

  • en cas de torticolis majeur

            ¾ AINS et myorelaxant en injectable

            ¾ Mise en place d’un collier cervical souple

            ¾ Patient revu 3 jours après

            ¾ Manipulation si sens libre, application de la non-douleur

            ¾ Instauration d’un traitement médicamenteux per os

            ¾ Rééducation et sevrage progressif du collier

Sur un fond douloureux chronique, (changement de temps, douleur en fin de journée ; raideur matinale) surviennent des crises aiguës d’arthrose qu’il convient de prendre en charge. La radiographie identifie l’arthrose cervicale, ostéophytose antérieure, discopathie, uncarthrose, retentissement sur le trou de conjugaison pouvant entraîner des épisodes de névralgie cervicobrachiale.

L’arthrose cervicale répond à une prise en charge rééducative avec physiothérapie ( chaleur par hotpacks, radar), massage décontracturants, entretien de la mobilité articulaire et de ma musculature en respectant une grande règle : l’indolence.

La crise aiguë peut poser un problème thérapeutique chez ces personnes âgées le plus souvent poly-médicamentées, aux antécédents gastriques, cardiaques, rendant difficile la prise de dose importante d’AINS. ?

La mise en place pour 2 ou 3 jours en port continu d’un collier cervical souple C1 est alors décisive et apporte un soulagement rapide sans contre-indication.

Conflit foraminal à l’origine de la douleur cervicale irradiant dans le membre supérieur, la névralgie cervico-brachiale est due :

  • le plus souvent à un trou de conjugaison devenu ostéophytique après 40 ans
  • rarement à un traumatisme avec hernie discale
  • parfois à l’association d’un trou de conjugaison rétréci et l’extériorisation d’un fragment discal.

L’interrogatoire et l’examen clinique localisent la douleur au niveau cervical et au niveau du membre supérieur permettant l’identification de la racine en cause, confirmée par une éventuelle hypoesthésie ou l’abolition d’un réflexe.

Les radiographies simples objectivent sur les clichés de 3/ 4 l’uncarthrose avec trou de conjugaison en forme de serrure. La pratique d’un myéloscanner ou d’une résonance magnétique nucléaire montrent la protrusion de la hernie discale/

L’électromyogramme analyse objectivement la profondeur de l’atteinte radiculaire.

Hormis la hernie pst-traumatique caractérisée avec atteinte majeure voire paralytique qui nécessite un traitement chirurgical sans délai, un traitement médical est instauré en première intention avec :

¾ port d’un collier

¾ Prescription d’antalgiques, AINS, myorelaxants

¾ début immédiat d’une rééducation à base de traction manuelle douce

 

Les Entorses Cervicales

Traumatisme cervical caractérisé par une atteinte ligamentaire de gravité variable survenant le plus souvent au niveau du rachis cervical inférieure le plus mobile.

Pathologie extrêmement fréquente en rapport avec l’augmentation du trafic routier réalisant le classique « coup du lapin » : mouvement de fléau du rachis après un choc arrière.

Beaucoup plus rarement par choc direct ou chute avec mouvement en hypertension( plongeon en eau peu profonde) devait faire suspecter une lésion haute ( C1-C2, odontoïde)

Il s’agit d’un diagnostic d’élimination, le diagnostic d’entorse doit être évoqué en l’absence d’une lésion osseuse.

L’entorse bénigne résultante d’un choc mineur se présente sous deux tableaux :

  • le traumatisme cervical bénin avec douleur diffuse discrète, non localisée à la palpation, contracture musculaire et limitation globale des amplitudes articulaires.
  • l’entorse bénigne où une localisation douloureuse précise peut être mise en évidence le plus souvent en C5-C6, contracture musculaire et limitation orientée de l’amplitude articulaire plus importante dans une rotation et une inflexion latérale : ce tableau clinique correspond au dérangement intervertébral mineur ( DIM) avec une décoaptation des articulaires postérieures. Les radiographies sont normales hormis la présence d’une rigidité du rachis sur le cliché de profil qui disparaît au bout d’une ou deux semaines.

L’impératif est de ne pas dramatiser mais rassure, minimiser l’atteinte, pour éviter l’apparition d’un syndrome secondaire des traumatisés cervicaux, extrêmement fréquent, sans corrélation avec la gravité de l’atteinte, associant : céphalées, vertiges, nausées, bourdonnement d’oreille, troubles visuels, anxiété…

Le traitement comporte :

  • la prescription d’antalgique, d’AINS, de myorelaxants
  • la mise en place pour quelques jours ( 7 à 10) d’un collier cervical, puis rapidement sevrage progressif
  • une prise en charge rééducation immédiate.

L’entorse de gravité moyenne correspond à une atteinte plus importante avec fissuration mineure de l’annulus discal, étirement ligamentaire entraînant un désalignement segmentaire, une dysharmonie de courbure sur le cliché de profil qui ne s’aggrave pas sur les clichés dynamiques en flexion-extension constamment demandés une semaine après l’accident lorsque la contracture musculaire a partiellement disparue.

Le traitement médicamenteux est identique avec la mise en place immédiate d’un collier avec mentonnière pour 15 jours à trois semaines : prise en charge rééducative immédiate.

L’entorse grave est caractérisée par la rupture du ligament vertébral commun postérieur au minimum responsable d’une instabilité cervicale.

Difficilement suspectée sur l’(intensité du traumatisme, elle est évoquée devant une attitude guindée du patient (rétropulsion) et affirmée par l’examen radiographique : cyphose angulaire avec aspect de subluxation – écart inter épineux augmentant sur le cliché dynamique en flexion, non réduit sur le cliché en extension-déchaussement des articulaires postérieures.

La suspicion de ce diagnostic impose la mise en place immédiate d’un collier, 4 appuis immobilisant le rachis.

L’évolution naturelle se fait vers la subluxation cervicale avec apparition d’une tétraparésie. Une intervention chirurgicale de fixation est donc obligatoire : arthrodèse antérieure ou plus souvent postérieure au niveau du massif des articulaires postérieures ( plaque de Roy Camille). Un collier cervical est mis en place après la chirurgie.

 

Les Colliers Cervicaux

Effets Thérapeutiques, mode d’action

Pathologie

Effet Thérapeutique Mode d’action
Torticolis Antalgie,

Prévention secondaire

Proprioception,

Agent physique

Cervicarthrose Antalgie,

Prévention secondaire

Proprioception,

Agent physique

NCB arthrosique Antalgie,

Prévention secondaire

Soutien,

Agent physique

Entorse bénigne Antalgie Soutien,

Rappel de posture.

Entorse de gravité moyenne Cicatrisation Immobilisation relative
Entorse grave Cicatrisation Immobilisation relative +