La luxation des doigts

La luxation des doigts : le mécanisme

  • Il s’agît le plus souvent d’un traumatisme en hyperextension associé ou non à une compression axiale et à un varus forcé. Ce mécanisme entraîne une lésion de la plaque palmaire. Lorsque le varus est associé, il existe également une lésion du ligament latéral externe.
  • C’est une lésion fréquente sur le terrain. Il en existe principalement 2 types :

la luxation dorsale : si le mécanisme en hyperextension se poursuit ou est associé à un varus forcé, il existe une rupture de la plaque palmaire associée à une lésion des faisceaux principale et accessoire du ligament latéral. Il se produit alors une luxation de P2 sur P1 ;

la luxation-fracture : la violence du mécanisme a entraîné un petit fragment osseux de la base de P2. Il existe une luxation de P2 sur P1, dont la taille de l’arrachement osseux va déterminer le traitement.

La luxation des doigts : La clinique et le bilan

  • La luxation de l’IPP se produit en général sur le terrain après une chute ou un contact. La luxation s’est réduite soit spontanément soit par l’intermédiaire de l’entourage ou du blessé lui-même.
  • A l’examen, il existe un gonflement et un oedème au niveau de l’articulation IPP. La déformation est évidente et il n’existe pas de complication neurologique.
  • La réduction peut être tentée en urgence sur les lieux par un médecin connaissant la technique. Toutefois, devant une suspicion de fracture ou une irréductibilité, le sportif doit être évacué vers un service d’urgence.
  • Avant réduction, un cliché de face et de profil recherche des lésions associées. Le diagnostic confirmé, la réduction est effectuée en urgence. Puis la congruence articulaire est vérifiée sur des clichés post-réduction.

La luxation des doigts : Le traitement

  • Il est variable suivant la stabilité de l’articulation et la présence ou non d’un arrachement osseux.
  • Dans le cas d’une luxation dorsale sans arrachement osseux, la réduction est en général aisée. La stabilité doit être évaluée. Si la lésion est stable, une simple immobilisation de 15 jours sera suffisante. Elle sera complétée par de la rééducation en syndactylisation avec le doigt voisin.
  • Dans le cas de luxation-fracture, la réduction sera faite avec douceur et la radiographie post-réduction contrôlera la réduction de cet arrachement osseux. Dans les cas où il s’agît d’un petit fragment osseux qui s’est bien réduit et que l’articulation est stable, le traitement doit être conservateur avec la mise en place d’une attelle dorsale à 20 – 30° de flexion pendant 3 semaines. Elle sera complétée par une rééducation en syndactylisation.
  • Plus la fracture est importante et moins l’articulation sera stable. La luxation-fracture, qui est instable, doit être réduite chirurgicalement et fixée de manière à restaurer la congruence articulaire.