Arthrodilatation d’épaule

Vous avez une épaule limitée et douloureuse.

Votre médecin pense que cette gêne est due à une diminution de la capacité de votre articulation. Ce traitement vise à vous améliorer. Il consiste à dilater la cavité articulaire.  Votre médecin vous a proposé une intervention radiologique.

Ce traitement sera pratiqué avec votre consentement. Vous avez en effet la liberté de l’accepter ou de le refuser.

Un forfait technique de 20 euros vous sera demandé et une facture vous sera délivrée. Il correspond au matériel stérile à usage unique qui sera utilisé le jour de la réalisation du geste. Il n’est pas prise en charge par la sécurité sociale, mais il peut être remboursé par votre mutuelle.

La radiologie utilise les rayons X

En matière d’irradiation des patients, aucun risque n’a pu être démontré chez les patients compte tenu des faibles doses utilisées et des précautions prises pour limiter au strict minimum la zone examinée. A titre d’exemple, un cliché simple correspond en moyenne à l’exposition moyenne naturelle (soleil) subie lors d’un voyage de 4 heures en avions.

Toutefois, pour les femmes enceintes, des précautions doivent être prises systématiquement : c’est pourquoi il est important de signaler si vous pouvez être dans ce cas.

 De quoi s’agit-il ?

Avant la dilatation, on commence par évaluer votre douleur et l’amplitude de vos mouvements par un examen clinique.

Le geste sera effectué par radioguidage (télévision). Cette technique permet de choisir le bon point d’entrée de l’aiguille et de suivre son trajet.

Après une désinfection très soigneuse de la peau, le médecin procède à l’anesthésie locale, de plus en plus profonde, jusqu’à l’endroit à traiter. Celle-ci va réduire la sensibilité de la peau et des muscles afin que le geste soit le plus confortable possible pour vous.

On injecte ensuite un produit de contraste iodé pour étudier l’articulation. Puis, on distend la capsule articulaire en injectant du sérum physiologique additionné d’un anesthésique local (Xylocaïne). Le geste en lui-même n’est pas douloureux mais vous aurez la sensation un peu désagréable d’une épaule qui double de volume.

Quelques clichés radiologiques sont pris durant les différentes phases de l’examen.

En fin de geste, on testera à nouveau l’amplitude de vos mouvements pour voir si celle-ci est améliorées par rapport au début de l’examen.

Vous devez ensuite faire votre propre rééducation de l’épaule en faisant des mouvements, selon les indications du kinésithérapeute et prendre des antalgiques en cas de douleurs.

 Quelles sont les complications liées à la dilatation ?

Toute intervention sur le corps humain, même conduite dans des conditions de compétence et de sécurité maximales, comporte un risque de complication.

Comme pour toute ponction, il existe un très faible risque d’infection. À titre indicatif, nous pratiquons environs une dizaine de dilatations articulaires par semaine depuis 1999 ; sans qu’il y ait eu une seule infection dans notre centre. Néanmoins ce risque existe, en dépit des précautions prises pour l’éviter, les accidents allergiques sont rares. Il est cependant important de nous signaler vos allergies afin que nous puissions prendre toutes les précautions nécessaires. Les accidents hémorragiques sont exceptionnels. Il est impératif de nous signaler tout traitement anticoagulant que vous suivez.

Résultats

Une capsulite rétractile a une évolution le plus souvent favorable mais très longue (de l’ordre de 18 à 24 mois).

Les dilatations articulaires visent à diminuer ce délai en débloquant l’épaule le plus rapidement possible. Ce résultat dépend du degré de blocage initial de votre coopération qui est essentielle. En effet, la mobilisation articulaire et la rééducation sont déterminantes pour lever le blocage le plus rapidement possible. A titre indicatif, on arrive à obtenir un déblocage quasi-complet en 3 à 4 mois environ si la prise en charge après la dilatation est correctement faite.

 Nous voudrions maintenant vous faire un certain nombre de recommandations :

Avant le geste :

  • Il ne faut pas être à jeun ;
  • Venez de préférence accompagné(e).
  • N’oubliez pas d’apporter vos anciens examens radiologiques.
  • A l’exception des médicaments que l’on vous aurait demandé d’arrêter, vous prendrez normalement vos autres traitements.

 Prévenez le technicien et le médecin radiologue lors du rendez-vous et le jour de l’intervention si :

  1. Vous êtes enceinte ou si vous risquez d’être enceinte au moment de l’intervention radiologique ; dans ce cas, elle ne doit pas être faite.
  2. Vous avez un anomalie de la coagulation sanguine ou si vous prenez un traitement anticoagulant ou anti-agrégant plaquettaire (ASPIRINE, ASANTINE, KARDÉGIC, PERSANTINE, PLAVIX, PREVISCAN SINTROM, SOLUPSAN, TICLID…).
  3. Vous avez eu une infection récemment (fièvre).
  4. Vous êtes allergique (asthme, eczéma, allergie alimentaire, réaction lors d’un précédent examen radiologique avec injection d’iode).
  5. D’une manière générale, n’hésitez pas à fournir tout renseignement qui vous paraîtrait important à communiquer et à nous informer de toute maladie sérieuse.

Pendant le geste :

Suivez bien les recommandations du médecin et du technicien,

Lors de la prise des clichés, essayez de rester immobile et arrêtez de respirer un court instant pour que les clichés ne soient pas flous.

Après le geste :

La rééducation de votre épaule doit être commencée le jour même de la dilatation. Elle sera effectuée selon un programme décidé selon les recommandations de votre médecin. Il vous sera demandé de revoir votre médecin pour apprécier la mobilité de votre épaule environ 2 mois après la dilatation. Si votre épaule n’est pas complètement débloquée on peut vous proposer une 2ème séance de dilatation articulaire.

En cas de fièvre ou de douleur importante dans les jours suivant l’infiltration (possibles signes d’infection), il est important de contacter votre médecin ou notre équipe.

Il est normal que vous vous posiez des questions sur ce geste. Nous espérons y avoir répondu. N’hésitez pas à nous interroger à nouveau pour tout renseignement complémentaire.