Arthrose de la cheville

Introduction

-Affection rare et méconnue

-Loin derrière le genou, le rachis, les mains, la hanche et même le pied…

-Presque toujours secondaire :origine traumatique

-L’arthrose primitive de la cheville existe-t-elle?

-Symptomatologie très variable

-Douleur, raideur et gêne fonctionnelle

 

Rappel anatomique

Arthrose de la cheville 1Arthrose de la cheville 2

La mortaise tibio-astragalienne

 

 

Rappel anatomique des ligaments de la cheville

Le  ligament latéral : comporte 3 faisceaux : 

  •     Péronéo-astragalien antérieur
  •     Péronéo-astragalien postérieur
  •     Péronéo-calcanéen

Le ligament interne est le ligament deltoïdien

L’articulation sous-astragalienne est stabilisée par les ligaments calcanéo-malléolaires et le ligament en haie

 

arthrose de la cheville 3Mobilité de la cheville

Axe transv = FL/EXT

Axe long de jambe = ABD/ADD

Axe long.du pied= PRON/SUP

 

La flexion dorsale se consomme pour la plus grande part, dans l’articulation tibio-astragalienne, elle est de 20°.

 La flexion plantaire atteint 50°.

L’axe de flexion est oblique et passe par la pointe des 2 malléoles.

 

 

Lorsque la cheville fléchit dorsalement, l’astragale provoque un écartement des malléoles (à cause de sa forme plus large en avant) 

La stabilité de la mortaise tibio-astragalienne est directement liée à cet « auto-serrage » de la poulie astragalienne par la pince malléolaire, en fonction du degré de dorsi-flexion

Les ligaments ont un rôle fondamental dans cette stabilité ainsi que la forme de l’astragale.

 

arthrose de la cheville 5

arthrose de la cheville 6

 

arthrose de la cheville 4

 

 

 

 

 

ENQUETE ETIOLOGIQUE

Interrogatoire :

Affections favorisantes :

Causes traumatiques : (entorse unique ou récidivante, fracture de la mortaise tibio-péronière, pilon tibial, bi-malléolaire, calcanéum avec cal vicieux…)

Traumatismes sévères ou mal traités +++ (ostéosynthèses agressives, diastasis résiduels, déviations axiales…)

Causes micro-traumatiques : sportifs +++

Malformations congénitales (pied bot varus équin et pied talus)

Épiphysite de croissance

Synostose du tarse

Causes inflammatoires (AJI, PR, SPA…)

Arthrites infectieuses

Arthropathies nerveuses

 

SIGNES FONCTIONNELS

La douleur :

Mécanique => permanente

Aggravation progressive

Type variable : broiement, torsion, frottement désagréable, cuisson.

Intensité variable : aucune corrélation clinico-radiologique

La tuméfaction articulaire :

Région pré-malléolaire externe

Puis pré-tibiale interne

Puis comblement de l’articulation

Avec le temps apparaît un empâtement dégénératif

Œdème péri-articulaire : poussée congestive

La raideur :

Au lever d’une position assise maintenue

Dérouillage < 15 min

Craquements : sensation désagréable sans conséquences

Gêne fonctionnelle :

Motif fréquent de consultation

Interruption des activités sportives

Gêne des activités quotidiennes :

  •              Marche en terrain accidenté puis plat: périmètre de marche
  •              Montée et descente des escaliers

Debout :

Examen de la marche

Recherche d’une désaxation de l’arrière pied

Examen podoscopique

En décubitus dorsal :

Inspection : tuméfaction, signes inflammatoires, durillons et hyperkératoses plantaires

Palpation : œdème, synovite

Mobilisation : mesure des angles d’amplitude articulaire

Examen des articulations de voisinage (sub-talaire, Chopart et Lisfranc)

IMAGERIEarthrose de la cheville 7

Clichés standards :

Souvent suffisants pour le diagnostic

Séméiologie radiologique classique de l’arthrose : pincement, géodes sous-chondrales, ostéophytes

Souvent ostéochondromatose secondaire

TDM, IRM, scintigraphie, arthrographie

Intérêt en cas de doute diagnostique

 

 

 

 

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL

Pathologie tendineuse : jambier antérieur et postérieur, péroniers.

Pathologie osseuse : ostéonécrose aseptique, ostéome ostéoïde…

Pathologie articulaire :

Infectieuse

Inflammatoire (rhumatisme inflammatoire chronique)

Tumorale : synovite villo-nodulaire et synovialosarcome, ostéochondromatose primitive.

EVOLUTION

Imprévisible

Longtemps tolérée ou vite invalidante

Irrémédiablement vers la réduction de l’interligne et la    destruction articulaire

Facteurs pronostiques :

Arthrose en apparence primitive

Mobilité conservée

Arrière pied axé

Absence de surpoids

Vie sédentaire

 

TRAITEMENT

Préventif+++

Économie articulaire

Correction d’un trouble statique du pied

Symptomatique

Symptomatique d’action lente

Chirurgie

Préventif

Traitement correct des entorses

Réparation immédiate et complète des   fractures

Correction des troubles statiques des membres inférieurs

Économie articulaire : arthrose de la cheville 9

Chaussures à tige haute et talon de 2 à 3 cm

Éviction des activités contraignantes

  •     Station debout prolongée
  •     Marche prolongée
  •     Activités sportives
  •     Perte de poids
  •     Décharge

Correction d’un trouble statique du pied

Orthèses plantaires

Symptomatique :

  • Antalgiques
  • AINS
  • Infiltrations de corticoïdes
  • Physiothérapie

⇒ Poussées congestives

Symptomatique d’action lente

  •       Diacéréine
  •       Chondroïtine sulfate
  •       Avocat-soja
  •       Injection d’acide hyaluronique

Chirurgical

  •     Ni trop tôt ni trop tard
  •     Staff médico-chirurgical
  •     Arthrodèse ou arthroplastie

CONCLUSION

Pathologie rare, méconnue et négligée

Presque toujours secondaire   « Arthrose de dysfonction »

Traitement médical : 

  •      Toujours au début
  •      Souvent suffisant