1/ Entorse du pouce le mécanisme
L’appareil capsulo-ligamentaire cubital de la métacarpo-phalangienne du pouce est composé de 2 ligaments :
- un ligament principal qui s’insère sur la face latérale de la tête du métacarpien et se dirige vers la face latérale de la base de la phalange proximale ;
- un ligament accessoire qui se fixe en dessous de l’insertion proximale du ligament principal et se dirige en avant et obliquement pour finir en éventail sur le sésamoïde et le bord de la plaque glénoïdienne ;
En extension, le ligament principal est détendu et l’accessoire tendu. En flexion, c’est l’inverse.
- La cause principale de cette pathologie est un accident de sport (56 % dans la série de J. Cantero Martinez) avec une prédominance pour les accidents de ski (49 %).
- Le mécanisme retenu est un mouvement brutal d’abduction du doigt, le plus souvent en flexion et supination de la MP.
- Il s’ensuit généralement une douleur vive sur le versant cubital, avec un gonflement et éventuellement une ecchymose.
2/ Le bilan est radiologique
- La radiographie standard de face et de profil du pouce est indispensable, afin de visualiser un éventuel arrachement osseux.
- L’arrachement osseux contre indique le testing dynamique de l’articulation métacarpo-phalangienne.
- S’il n’existe pas d’arrachement osseux, il est indispensable de pratiquer un testing en flexion à 25° et en extension passive de la MP.
3/ La thérapeutique de l’entorse du pouce
- La thérapeutique sera guidée par la présence ou non d’un arrachement osseux :
En cas d’arrachement :
- si le fragment est plutôt petit et non déplacé, le traitement choisi sera orthopédique ;
- devant la présence d’un volumineux fragment osseux déplacé, la thérapeutique est chirurgicale.
- S’il existe au testing un bâillement latéral cubital important et bien supérieur au côté sain (ce qui dépend de la laxité physiologique du sportif), il est licite de proposer une intervention chirurgicale. Attitude en accord avec les différentes études qui indiquent la possibilité de luxation du ligament principal arraché, au-dessus du bord libre proximal de l’expansion aponévrotique de l’adducteur. Dans ce cas, la cicatrisation du ligament principal semble impossible sans un acte chirurgical.
L’acte chirurgical sera suivi d’une immobilisation:
- de 4 semaines en cas d’atteinte osseuse ;
- de 6 semaines pour atteinte ligamentaire.
- Des séances de rééducation seront prescrites pour récupérer la mobilité articulaire et la force musculaire.